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Pékin a décidé d’arrêter l’approvisionnement en avions et pièces détachées fabriqués aux États-Unis, une décision qui représente un risque majeur pour Boeing, puisque la Chine représentait jusqu’à 25 % de ses exportations récentes.
Conséquence directe des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, cette mesure, révélée mardi par le média américain Bloomberg, impose aux compagnies aériennes chinoises la suspension des livraisons de nouveaux avions Boeing, ainsi que l’achat de pièces détachées issues d’entreprises américaines. La Chine a ainsi demandé aux transporteurs du pays de mettre fin à tout achat d’équipements et de pièces pour avions auprès des fournisseurs américains. Cette décision confirme les rumeurs qui circulaient récemment, notamment après que Juneyao Airlines ait reporté la livraison d’un 787-9 Dreamliner.
Une réaction aux droits de douane
La décision de Pékin fait suite aux représailles mises en place la semaine dernière, après l’augmentation des tarifs douaniers décidée par l’administration Trump. En réponse, la Chine avait instauré des barrières tarifaires pouvant atteindre 125 % sur les produits américains. Ces surtaxes ont, en effet, presque doublé le prix des avions et pièces détachées fabriqués aux États-Unis, rendant leur coût prohibitif pour les compagnies aériennes chinoises ayant déjà passé commande. Cependant, certains Boeing 737 Max dont la livraison était imminente pourraient être acceptés exceptionnellement, sur une base individuelle.
D’après Bloomberg, le gouvernement chinois envisage également d’apporter son soutien financier aux transporteurs qui louent des avions Boeing et se voient imposer des coûts supplémentaires.
Réactions et impacts sur le marché
Vers 16h45, heure de Paris, Donald Trump a réagi à sa manière, mêlant enjeux agricoles et aéronautiques : selon lui, la Chine a été particulièrement sévère avec les agriculteurs américains, et il se félicite d’un accord commercial qui aurait permis de verser 28 milliards de dollars aux agriculteurs. Il ajoute que la situation a été perturbée par l’intervention de l’administration Biden, critiquée pour ne pas avoir respecté l’accord initial, la Chine n’ayant ainsi acheté qu’une partie des produits convenus et déclarant ne pas vouloir prendre livraison des avions prévus.
Les répercussions sur le marché se font sentir : l’action Boeing a chuté de 2,5 % lors de la pré-ouverture de Wall Street, tandis qu’Airbus, susceptible de tirer profit de cette situation, enregistrait une hausse de 1,2 % à Paris. Pour Boeing, déjà en difficulté, la perte du marché chinois – qui représentait récemment un quart de ses exportations – est un coup dur, d’autant plus que la Chine pourrait représenter jusqu’à 20 % du marché mondial au cours des deux prochaines décennies.
À l’heure actuelle, les principales compagnies chinoises attendent encore un nombre limité d’appareils Boeing. Par exemple, China Southern Airlines a commandé 37 Boeing 737 MAX et 2 787-9, China Eastern Airlines attend 7 modèles 737 MAX 8 et 6 modèles 787-9, tandis qu’Air China compte sur 4 MAX 8. Notons qu’en mars dernier, la division aéronautique de la Development Bank Financial Leasing a annoncé l’achat de 50 Boeing 737 MAX 8, marquant la plus importante commande de Boeing en Chine depuis une décennie.
La montée en puissance de Comac
La suspension des livraisons semble avantager Comac (Commercial Aircraft Corporation of China), le pendant chinois de Boeing et Airbus, dont le PDG accompagne actuellement Xi Jinping lors de sa tournée en Asie du Sud-Est. L’année dernière, Comac poursuivait sa conquête du marché, avec son modèle phare, le C919 – comparable au 737 Max – qui a représenté 25 % des ventes mondiales d’avions.
MNiang
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